Diagnostic énergétique F
Un diagnostic classé F est synonyme de passoire thermique pour son logement et donc de pertes d’argent et potentiellement d’une empreinte carbone très élevée. Il faut améliorer ses performances notamment au niveau de l’isolation et du chauffage. Ces travaux sont en partie financés par des aides : Prime énergie et MaPrimeRénov’ en tête.
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🕵️♂️ Qu’est-ce qu’un diagnostic énergétique F ?
Le diagnostic énergétique DPE est un document attestant des performances énergétiques du logement en termes de consommation et d’émission de gaz à effet de serre. Il est édité par un professionnel certifié.
Lorsque la classe constatée est la F, le logement est considéré comme passoire thermique et/ou émetteur de beaucoup de pollution. C’est la deuxième note la plus mauvaise derrière la G. Concrètement, le logement perd beaucoup trop d’énergie et n’est donc pas très écologique.
Le DPE est généralement réalisé avant la mise sur le marché du bien immobilier afin que l’acheteur ou le futur locataire puisse s’informer sur les performances du bien. Mais cette étude est également intéressante pour savoir quels travaux mettre en place selon les recommandations du professionnel.
Les logements classés F ont généralement été construits avant 1974 : 16% des logements construits entre 1948 et 1974 sont de la classe F, 18,5% des logements construits avant 1948 sont de la classe F.
Comparatif entre une classe A et F
Classe | A | F |
---|---|---|
Consommation | Inférieure à 70kWh/m²/an | Entre 330 et 420kWh/m²/an |
Émission CO2 | Inférieure à 6kgCO2/m²/an | Entre 70 et 100kgCO2/m²/an |
Les logements au DPE A sont les plus performants. Leur impact écologique et leur niveau de consommation sont minimes, et cela se ressent sur leurs factures énergétiques, qui sont bien moins gonflées que les classés F.
1. Est-il possible de mettre son logement classé F en location ?
Interdit en 2028
Pour le moment, il est encore possible de faire louer un logement de classe énergétique F. En revanche, plus pour longtemps, car une interdiction de location va prendre effet à partir du 1er janvier 2028 (en France Métropolitaine, puisque cette date est fixée au 1er janvier 2031 pour les départements d’outre-mer).
D’autres logements sont ou seront bientôt interdits à la location :
- Classe E : interdiction à partir du 1er janvier 2034 (date non communiquée pour l’outre-mer)
- Classe G : interdiction à partir du 1er janvier 2025 (2028 pour l’outre-mer)
Quid de l’augmentation de loyer ?
Il n’est pas possible pour un propriétaire d’un logement F ou G d’augmenter le loyer de son occupant. Il faut donc réaliser des travaux de rénovation énergétique afin d’atteindre au moins la lettre E pour pouvoir effectuer une augmentation.
2. Est-il possible de vendre son logement en classe F ?
Vente possible
Peu importe la classe énergétique, un logement peut toujours être vendu. Néanmoins, du fait de sa mauvaise performance énergétique, il perd en valeur comparée à un bien équivalent avec une meilleure note. Les décotes vont jusqu’à -15% pour les passoires.
Le vendeur devra donc accepter de rabaisser le prix de son bien ou il peut aussi choisir de réaliser des travaux de rénovation à sa charge. Des aides financières sont néanmoins disponibles comme la Prime énergie ou MaPrimeRénov’. Elles peuvent financer jusqu’à 90% des travaux.
3. Quelle est la part de résidences principales classées F en France ?
Au 1er janvier 2022, la classe F compose 10% des résidences principales en France, c’est la quatrième classe la plus importante en France.
Combinés avec ceux de la classe G, ces logements composent 5,2 millions des résidences principales en France. Voici la part de toutes les classes énergétiques :
- Classe A : 2% du parc immobilier
- Classe B : 3% du parc immobilier
- Classe C : 24% du parc immobilier
- Classe D : 32% du parc immobilier
- Classe E : 22% du parc immobilier
- Classe F : 10% du parc immobilier
- Classe G : 7% du parc immobilier
🚧 Comment améliorer son bilan énergétique F ?
Isolation
Chauffage
Circulation de l’air
Trois types d’actions peuvent être envisagés afin d’améliorer le bilan énergétique de son logement. Tout d’abord, il est conseillé de se pencher sur l’isolation puisque c’est le premier critère qui impacte la consommation.
En effet, moins elle est performante, moins la chaleur restera dans le logement au détriment donc de ses occupants qui, pour compenser, augmenteront encore davantage le thermostat et rentreront donc dans un cercle vicieux.
L’isolation faite, il peut être envisagé de modifier son moyen de chauffage au profit d’un équipement récent, plus efficace et utilisant une source d’énergie plus propre et plus verte pour l’environnement. Cela diminuera donc les émissions de CO2 du foyer.
Enfin, la circulation de l’air présent à l’intérieur du logement peut être améliorée afin d’éviter les pertes énergétiques, mais aussi et surtout pour permettre un meilleur confort de vie des habitants.
1. Améliorer l’isolation : 1ère étape essentielle
L’isolation de son logement se fait selon les préconisations du professionnel. Ce dernier peut par exemple constater qu’une seule partie du logement est responsable de la très grande majorité des pertes énergétiques, par exemple les combles ou les murs, et donc préconiser un travail d’isolation seulement sur celle-ci.
En général, les pertes énergétiques sont dues à quatre parties d’un logement :
- Les combles : responsables de jusqu’à 30% des pertes
- Les murs : responsables de jusqu’à 20% des pertes
- Les fenêtres : responsables de jusqu’à 15% des pertes
- Les sols : responsables de jusqu’à 10% des pertes
Techniques d’isolation globale
- Isolation par l’intérieur (ITI) : bon rapport qualité/prix avec entre 18 et 122€/m², conserve l’esthétique extérieure, réduit de manière légère l’espace habitable, pièces non disponibles pendant les travaux, la décoration doit être refaite
- Isolation par l’extérieur (ITE) : coût plus important avec entre 43 et 142€/m², impacte l’esthétique extérieure du logement donc nécessaire de demander l’autorisation de la mairie, ne réduit pas l’espace habitable, les pièces peuvent toujours être utilisées, plus difficiles à mettre en œuvre
🥇 Le meilleur choix
Pour une isolation plus efficace, il faut opter pour l’isolation par l’extérieur.
2. Améliorer le moyen de chauffage : 2ème étape importante
Les moyens de chauffage les plus courants en France utilisent l’électricité (35%), le gaz (39%) et le fioul (10%). Les deux dernières énergies, qui ne sont d’ailleurs pas renouvelables et qui produisent du gaz à effet de serre en masse, sont utilisées par des chaudières pour créer de la chaleur. Ces équipements sont souvent datés, mal entretenus et non efficaces.
C’est pourquoi il est conseillé de les remplacer par des moyens plus actuels. La chaudière fioul est d’ores et déjà interdite d’installation tandis que les seules chaudières à gaz pouvant être installées aujourd’hui sont celles dites à très haute performance énergétique, notamment celles à condensation.
Système de chauffage moderne
- Pompe à chaleur : entre 1.500€ et 25.000€, il en existe plusieurs types (air-air, air-eau, eau-eau, sol-eau…), utilise les calories (renouvelables) présentes à l’extérieur, elle peut restituer en moyenne 4 fois plus d’énergie que ce qu’elle consomme
- Chaudière biomasse, au bois ou à granulés : entre 8.000€ et 20.000€, utilisent une source d’énergie faite à partir de matières organiques végétales (renouvelables), l’efficacité de ces solutions est excellente et le taux d’émission de gaz à effet de serre est minime
- Panneau solaire thermique : en moyenne de 15.000€, utilise l’énergie solaire renouvelable pour créer de la chaleur, le système est dépendant de la météo, l’investissement est élevé, mais les économies sur la facture d’électricité sont conséquentes
- Chaudière à gaz THPE (très haute performance énergétique) : entre 3.500€ et 9.000€, utilise une énergie non renouvelable et polluante, reste une solution efficace et intéressante pour créer de la chaleur
🥇 Le meilleur choix
Les solutions aujourd’hui privilégiées par les professionnels et experts de la rénovation et de l’environnement comme l’ADEME sont la pompe à chaleur et la chaudière biomasse qui se révèlent plus économiques et écologiques sur le long terme.
3. Améliorer les moyens de circulation de l’air : 3ème étape conseillée
Un des meilleurs moyens de perdre moins d’énergie et d’améliorer la qualité de vie d’un foyer est d’installer une VMC (ventilation mécanique contrôlée).
En effet, les foyers ne disposant pas de cet équipement ont tendance à ouvrir à l’excès leurs fenêtres et portes. Cela provoque une perte conséquente de l’énergie. D’un autre côté, ceux qui n’aèrent pas subissent d’autres revers plus graves sur le long terme : maladies respiratoires, accentuation des allergies, maladies cardio-vasculaires, etc.
L’air vicié non évacué est plus pollué que l’air extérieur. Il faut donc impérativement réfléchir à un moyen de le faire circuler sans pour autant gâcher de l’énergie. La VMC est la meilleure solution pour cela. En même temps, elle permet de limiter les moisissures dans les salles d’eau.
Système de VMC
- VMC simple flux : entre 600€ et 1.700€, système le moins complet, les entrées d’air sont situées au-dessus des fenêtres, le système d’extraction dans les salles d’eau
- VMC double flux : entre 3.500€ et 5.500€, système le plus performant, l’air entre par une gaine et ressort pas une autre tout en étant filtré, la circulation est plus importante, la gaine censée ressortir l’air à l’extérieur du logement récupère les calories et donc la chaleur créée est réinjectée à l’intérieur
🥇 Le meilleur choix
Le double flux est plus intéressant pour garder l’énergie créée à l’intérieur du logement.
🤔 Comment demander un diagnostic énergétique de son habitation ?
La demande de diagnostic se fait auprès d’un professionnel certifié. Le site internet du gouvernement “diagnostiqueurs.din.developpement-durable.gouv.fr” permet de rechercher les professionnels les plus proches de son habitation.
Une fois l’artisan trouvé, il faut le contacter et se mettre d’accord sur la marche à suivre et sur le prix de l’opération (entre 100€ et 250€). Cela fait, le diagnostiqueur se rend dans le domicile du demandeur pour effectuer son analyse.
Une fois terminée et le résultat obtenu, le professionnel édite le document DPE et donne une copie à la fois au demandeur et à l’ADEME (Agence de la transition écologique). Cette dernière va ensuite délivrer un numéro d’identification au diagnostiqueur qui le transmettra ensuite à son client. Ce numéro doit figurer sur le document DPE.
Télécharger un exemple de DPE
1. Durée de validité
Tous les DPE sont valides 10 ans sauf deux exceptions :
- Les DPE édités entre le 01/01/2013 et le 31/12/2017 : validité terminée le 31/12/2022
- Les DPE édités entre le 01/01/2018 et le 30/06/2021 : validité terminée le 31/12/2024
2. Contestation d’un diagnostic
Quand le DPE n’était pas encore démocratisé et que les professionnels n’étaient pas encore tout à fait formés au diagnostic de logement, il arrivait souvent que les analyses soient un peu éloignées de la réalité.
Surtout, les techniques d’évaluation ont évolué. Auparavant, le professionnel ne s’attardait pas tant que ça sur tous les points importants de la consommation annuelle d’un foyer. Son avis dépendait grandement des habitudes de vie de ses habitants au détriment de la qualité de l’isolation, du bâti, du type de fenêtre, du type d’éclairage, du chauffage ou de la ventilation.
Par conséquent, beaucoup de DPE ne sont aujourd’hui pas tout à fait exact. Il est important de le savoir pour tous les futurs propriétaires ou locataires. Un vendeur ne peut pas imposer son DPE à ces derniers. Ils peuvent le contester en menant leur propre analyse avec leur propre diagnostiqueur.
En cas de nouveau DPE différent, il est dès lors possible d’essayer de trouver un accord à l’amiable avec le vendeur et en cas d’échec, de saisir le tribunal, surtout dans le cas où le bien a déjà été acheté.
💰 Quelles sont les aides pour financer des travaux de rénovation ?
MaPrimeRénov’
Jusqu’à 90% des frais
MaPrimeRénov’ Sérénité
Jusqu’à 15.000€
Prime énergie
Jusqu’à 5.000€
L’éco-PTZ
Jusqu’à 50.000€
Réduction taux de TVA
De 20% à 5.5%
1. Prime énergie : les Certificats d’Économies d’Énergie
La Prime CEE permet d’obtenir jusqu’à 5.000€ pour des travaux de chauffage et jusqu’à 20€/m² pour des travaux d’isolation. Il est néanmoins possible de financer un bouquet de travaux. La limite de financement est dès lors 90% du montant total des travaux.
Le montant n’est pas le même pour tout le monde. En effet, les foyers aux revenus les plus modestes seront les plus avantagés. L’emplacement du logement en France ainsi que le nombre de personnes qui le compose impacte aussi le montant accordé.
Pour que les travaux soient éligibles, il faut qu’un audit énergétique soit réalisé par un professionnel certifié, que les travaux soient entrepris par un artisan RGE (Reconnu Garant de l’Environnement), que le logement date de plus de 2 ans et que le gain énergétique permis par les travaux atteigne les 55% au minimum.
Les propriétaires et les locataires d’une résidence qui est leur principal (il faut y vivre au moins 8 mois dans l’année) y sont éligibles. Il est fortement conseillé de la combiner avec une seconde aide comme MaPrimeRénov’ ou MaPrimeRénov’ Sérénité.
2. MaPrimeRénov’
MaPrimeRénov’ peut financer jusqu’à 90% de travaux de rénovation énergétique dans un bouquet incluant isolation et chauffage (jusqu’à 17.500€). Le montant est défini selon les revenus du foyer, sa composition ainsi que son emplacement géographique.
Les travaux doivent être réalisés par un professionnel RGE dans un logement existant depuis plus de 2 ans. Le gain énergétique obtenu par les travaux doit être d’au minimum 35%. Seuls les propriétaires sont éligibles, qu’ils soient occupants, bailleurs ou copropriétaires.
3. MaPrimeRénov’ Sérénité
MaPrimeRénov’ Sérénité permet d’obtenir jusqu’à 30.000€ pour des travaux de rénovation global. Le montant est plafonné à 35% du montant des travaux pour les foyers identifiés comme modestes et à 50% du montant total des travaux pour les foyers identifiés comme très modestes.
L’identification se fait en fonction du revenu des foyers, de l’emplacement géographique du logement et du nombre de personnes qui le compose.
Les travaux doivent être réalisés par un professionnel RGE, la résidence construite depuis plus de 15 ans et le gain énergétique provoqué par les travaux d’au moins 35%. Les propriétaires occupants sont les seuls qui peuvent la demander.
4. Éco-prêt à taux zéro
L’éco-prêt à taux zéro est un prêt jusqu’à 50.000€ avec 0% d’intérêts accordé par des banques ayant signé une convention avec l’État pour aider à financer des travaux de rénovation énergétique. Le remboursement se fait sur 15 à 20 ans maximum.
Tous les propriétaires (dont les copropriétaires) sont éligibles, sans condition de ressources. Le logement doit exister depuis plus de 2 ans et constituer une résidence principale.
5. Autres aides
- TVA réduite à 5,5% au lieu de 20%
- Aides des localités
Jusqu’à 10 500€ d’aides
Gratuit, immédiat et sans engagement. Demande en 2 min
Foire aux questions
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Il faut faire un diagnostic dès que possible s’il n’est pas déjà fait. Il est primordial pour connaître le niveau de performance de son logement, ses points faibles et savoir comment les améliorer.
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Le diagnostic est réalisé par un professionnel certifié. Des annuaires en ligne permettent de retrouver les plus proches de chez soi.
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Le diagnostic n’est pas gratuit et coûte entre 100€ et 250€.
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