Écologie : les programmes d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen
Marine Le Pen estime que les mesures prises en matière d’écologie ont été punitives pour les Français et qu’ils payaient, en quelque sorte, les pots cassés des mauvais élèves mondiaux (la France est le 4ème pays le plus vert du monde selon le Green Future Index). Emmanuel Macron pense avoir fait avancer la cause écologique à un rythme réaliste. Les résultats après cinq ans de gouvernance sont jugés, par une grande partie des experts, comme insuffisants.
Emmanuel Macron (LREM) | Marine Le Pen (RN) |
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Développement de toutes énergies renouvelables | Énergies éoliennes et solaires mises de côté |
Développement du nucléaire | Développement du nucléaire |
Passoires énergétiques : 700.000 logements rénovés par an | Passoires énergétiques : subventions remplacement chaudière au fioul, produit d’épargne « logement vert » |
Les mesures envisagées quant aux énergies renouvelables
L’avocate et candidate à la présidentielle 2022, propose la sortie des énergies renouvelables (éolien et solaire), jugées comme ayant provoquées une « impasse énergétique ».
C’est une « préférence irrationnelle […] qui va provoquer la précarité énergétique de millions de ménages, et va creuser une nouvelle fracture sociale. »
Programme des présidentielles 2022 de Marine Le Pen
L’actuel président de la République et candidat à la présidentielle 2022 propose lui l’implantation de 50 parcs éoliens en mer d’ici 2050. Il prévoit aussi de bâtir une filière française de production des énergies renouvelables. Quant à l’énergie solaire, il souhaite multiplier par 10 sa puissance.
1. Emmanuel Macron et l’utilisation des énergies renouvelables
Le président de la République a d’ores et déjà développé sa stratégie énergétique, et ce jusqu’à l’horizon 2030. Centrée en grande partie sur le nucléaire, elle l’est aussi sur les EnR puisque le premier ne peut pas subvenir à tous les besoins immédiats des Français. L’investissement dans ces dernières est fixé à 500 millions d’euros.
Cette enveloppe permettra de financer les « technologies de ruptures […] en particulier dans l’éolien terrestre et en mer et le photovoltaïque. ».
Emmanuel Macron
La multiplication par 10 de la puissance installée du solaire d’ici 2050 permettrait de dépasser 100 gigawatts produits. Ce choix est réalisé puisque ce système n’est pas onéreux et s’intègre aisément dans le paysage, contrairement à l’éolien.
Malgré les nombreuses rancœurs que l’éolien peut développer chez certain, il est prévu, tant qu’Emmanuel Macron sera à la tête du pays, de le développer encore bien davantage. D’ici 2050, il est visé une production de 40 gigawatts, plus du double des chiffres actuels. Une cinquantaine de parcs devront être en marche pour assumer une telle production.
Quid de l’hydroélectrique et du biogaz ?
L’hydroélectrique, deuxième source de production électrique en France, et le biogaz, connaîtront un développement similaire aux autres énergies renouvelables.
2. Marine Le Pen et l’utilisation des énergies renouvelables
La candidate d’extrême droite souhaiterait faire disparaître l’éolien en supprimant tous les projets en cours et en désinstallant progressivement toutes les éoliennes déjà installées, en mer ou sur terre. Tout cela se ferait à la charge des installateurs.
« La crise de l’énergie qui vient, la crise alimentaire qui menace sont directement liées aux modalités contre-productives du Green Deal. »
Programme des présidentielles 2022 de Marine Le Pen
Il est donc logique, selon elle, de sortir des énergies renouvelables, imposées par le Green Deal.
Marine Le Pen souhaite supprimer les subventions allouées à l’éolien mais également au solaire (qui représentent 6 à 7 milliards d’euros). Le développement du solaire sera coupé en plein vol et fera l’objet d’un moratoire.
Marine Le Pen souhaite se retirer de toutes les énergies renouvelables ?
Marine Le Pen souhaite un retrait de certaines énergies renouvelables, mais pas toutes. L’hydrogène et l’hydroélectricité figurent parmi les priorités de son programme.
Pour compenser ces arrêts, la TVA sur les énergies (carburants, fioul, gaz et électricité) passerait de 20% à 5,5%. Marine Le Pen, bien que partisane d’une souveraineté énergétique, s’engagerait donc davantage dans les énergies fossiles en provenance de l’étranger, et notamment de la Russie.
Elle estime d’ailleurs que les sanctions infligées aux Russes concernant le gaz et le pétrole se devaient d’être abandonnées car elles impacteraient trop grandement la vie des Français. Dans le même temps, retirer la France du marché européen de l’électricité serait, selon la députée du Rassemblement national, la chance de s’éloigner du gaz russe sur le long terme.
Les mesures envisagées concernant le nucléaire Français
Concernant le nucléaire (source de 67% de la production totale d’électricité en France en 2020 selon RTE), Emmanuel Macron et Marine Le Pen se rejoignent et prévoient des investissements plus importants lors des prochaines années.
1. Emmanuel Macron et l’utilisation du nucléaire
Indispensable en France actuellement, et encore bien davantage après l’arrêt des livraisons de gaz et de pétrole russe, Emmanuel Macron a décidé de miser sur le nucléaire français pour son potentiel futur quinquennat.
La décision a été prise de « prolonger tous les réacteurs nucléaires qui peuvent l’être. »
Emmanuel Macron
Essayant de prolonger la durée de vie du parc actuel, le président n’oublie pas qu’il se doit d’être remplacé, petit à petit. Un programme de nouveaux réacteurs, six EPR deuxième génération et huit EPR 2, a été lancé, avec EDF à la baguette. Le début des chantiers est prévu pour horizon 2028, pour une mise en service du premier réacteur aux environs de 2030.
De nouveaux réacteurs appelés SMR pour Small Modular Reactors, plus petits, sont aussi en cours d’étude. Ils sont moins chers et plus simples à construire que les réacteurs classiques. 1 milliard d’euros, voici le budget pour le futur appel à projets concernant les SMR. Ils permettraient d’apporter 25 gigawatts de capacités nucléaires additionnelles d’ici 2050.
2. Marine Le Pen et l’utilisation du nucléaire
Pour favoriser une transition vers une économie décarbonée et autonome en énergie, Marine Le Pen compte investir massivement dans l’énergie nucléaire. Son programme prévoit la construction et le lancement de vingt nouveaux réacteurs. Comme Emmanuel Macron, elle veut prolonger le parc nucléaire actuel autant que faire se peut, en les modernisant et en les révisant.
« Je demande solennellement […] au président de la République un moratoire sur le démantèlement de Fessenheim. »
Marine Le Pen, le 15 novembre 2021 – Franceinfo
Une autre mesure forte de la candidate d’extrême droite serait la réouverture de la centrale nucléaire de Fessenheim, cette dernière étant actuellement à l’arrêt après décision politique (loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte).
Cette centrale doit être démantelée à partir de 2025. Des pièces ont déjà été retirées, des années seront nécessaires pour remettre la centrale aux normes et relancer une production. Mais la candidate n’en est pas pour autant découragée.
Les mesures envisagées pour les passoires thermiques
Une maison est considérée comme passoire thermique lorsque la consommation d’énergie est supérieure à 450 kilowatts-heures par mètre carré et par an. Ces habitations sont interdites à la location à partir de 2023. Il en existerait 5 millions aujourd’hui en France (17% du parc immobilier français). Les candidats, face à l’ampleur du phénomène, se doivent de prendre des mesures concrètes pour essayer de l’endiguer.
1. Les mesures d’Emmanuel Macron pour les passoires thermiques
L’ancien ministre de l’Économie propose la rénovation de 700.000 logements par an, à l’instar de son ancien concurrent Jean-Luc Mélenchon.
Des avancées sur le sujet ont déjà été effectuées par le gouvernement du quinquennat Macron. C’est notamment le cas à travers l’allocation de 800 millions d’euros pour l’aide MaPrimeRénov’ permettant aux propriétaires de rénover leur logement et d’améliorer leur performance énergétique.
2. Les mesures de Marine Le Pen pour les passoires thermiques
Quant à Marine Le Pen, ayant promis de sortir de l’éolien et d’arrêter les subventions pour ce dernier, elle redistribuerait les 25 milliards initialement prévus à cet effet pour les investir massivement dans des subventions pour les remplacements des chaudières au fioul et ainsi inciter à l’amélioration de la performance énergétique des logements français.
La candidate prévoit aussi la mise en place d’un produit d’épargne appelé « logement vert » qui permettrait de financer la rénovation du logement après son achat.
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