Énergie grise
L’énergie grise représente le coût énergétique et environnemental d’un matériau ou d’un produit sur l’ensemble de son cycle de vie. L’aluminium représente 190MWh/m3 tandis que le bois se situe de 0.1 à 0.6MWh/m3.
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Énergie grise
: l’essentiel
Limiter son énergie grise | Recycler, consommer local, entretenir ses objets |
Étapes d’un cycle de vie d’un produit | Extraction => traitement => transport => production => emballage => commercialisation => utilisation => recyclage |
Qu’est-ce que l’énergie grise ?
L’énergie grise (aussi appelée énergie intrinsèque) est l’ensemble de l’énergie nécessaire au cycle de vie d’un produit depuis l’extraction des matières premières jusqu’à son recyclage éventuel, en passant par sa fabrication, son transport et sa commercialisation.
Dans notre société de consommation, l’énergie grise est omniprésente et elle nuit fortement à l’environnement. Il existe pourtant des moyens de réduire l’empreinte écologique d’un produit pour limiter les émissions de gaz à effet de serre qui sont responsables du réchauffement climatique.
Le cycle de création d’énergie grise d’un matériau ou d’un produit
Lors du cycle de vie d’un produit, comme un smartphone par exemple, l’énergie grise est présente de sa naissance à sa destruction : extraction des minerais en Afrique, raffinage des métaux, transport jusqu’en Asie, fabrication, transport jusqu’en France, commercialisation et recyclage ou destruction.

1. Extraction, traitement et transport

2. Processus de production et de transformation

3. Emballage

4. Transport

5. Commercialisation, utilisation et entretien

6. Recyclage ou destruction
1. Matière première : extraction, traitement et transport
La production comprend la fabrication du produit, mais aussi l’extraction, la préparation et le transport des matières premières nécessaires à la fabrication du produit.
Par exemple, pour calculer l’énergie grise d’un produit comme un jean délavé, il faut prendre en compte toutes les étapes préalables à sa confection : le coton est d’abord cultivé en Ouzbékistan, il est ensuite filé en Turquie, puis il est teint en Belgique et enfin il est tissé à Taïwan.
Toutes les étapes nécessaires à l’obtention et au traitement de la matière première (ici le coton) consomment de l’énergie grise.
2. Produit fini : processus de production et de transformation
Le processus de production et de transformation nécessite lui aussi de l’énergie. L’assemblage du jean se fait aux États-Unis et il est ensuite lavé et usé au Mexique.
Les processus de production et de transformation sont coûteux en énergie. Il faut de l’énergie pour faire fonctionner la chaîne de production, par exemple pour alimenter les machines sur le lieu d’assemblage. Il s’agit de l’opération de transformation qui apporte le plus de valeur ajoutée au produit.
3. Produit fini : emballage
Le packaging du produit est à lui seul une source importante d’énergie grise. Comme le produit qu’il contient, l’emballage possède un cycle de vie dont chaque étape nécessite de l’énergie : extraction des matières premières, fabrication, transport et recyclage ou destruction.
Les matériaux les plus utilisés dans le packaging sont le plastique, le papier et le carton.
4. Produit fini : transport
Toutes les étapes de production d’un jean peuvent nécessiter jusqu’à 65.000km de transport en bateau, train et camion (ce qui représente une fois et demie le tour de la Terre).
Ce long voyage pèse aussi dans l’empreinte carbone du produit : tout le carburant consommé pendant le transport est très coûteux en énergie et rejette des gaz à effet de serre.
5. Produit fini : commercialisation, utilisation et entretien
Une fois livré en France, le produit fini est acheminé jusqu’à un magasin où il pourra être acheté par un consommateur. L’utilisation et l’entretien d’un jean nécessitent également de l’énergie pour le laver, le faire sécher, le repasser, et éventuellement le faire réparer.
6. Produit fini : recyclage ou destruction
Arrivé en fin de vie, le recyclage ou la destruction du jean va encore nécessiter de l’énergie. Transport jusqu’à l’incinérateur ou l’usine de recyclage et à la destruction ou à la revalorisation du produit.
Les bilans d’énergie grise varient selon plusieurs facteurs. Les métaux et les matières synthétiques incorporent beaucoup d’énergie grise, ainsi que les produits qui viennent de loin. Au contraire, les matériaux les moins transformés et proches de leurs lieux de production contiennent peu d’énergie grise.
Quelques exemples de bilan d’énergie grise pour différents matériaux
- Bois : 0.1 à 0.6MWh/m3
- Bloc de béton manufacturé : 0.7MWh/m3
- Polystyrène expansé : 0.3 à 0.85MWh/m3
- Acier : 24 (recyclé) et 52MWh/m3 (primaire)
- Cuivre : 140MWh/m3
- Zinc – titane : 180MWh/m3
- Aluminium : 190MWh/m3
Le cycle de création d’énergie grise dans le transport

1. Énergie :
extraction d’énergies primaires et raffinage

2. Construction routière :
extraction de matières premières

3. Véhicules routiers :
extraction de matières premières, fabrication, assemblage, recyclage et destruction

4. Équipements :
utilisation et maintenance
La mondialisation et la délocalisation des différentes étapes de production font du transport l’un des principaux consommateurs d’énergie grise dans le cycle de vie d’un produit. L’énergie grise des transports (qu’ils soient routiers, ferroviaires ou aériens) prend en compte :
l’extraction des matières premières (pour leur fabrication), l’assemblage, leur transport, leur maintenance, leur recyclage, la fabrication de carburant et la construction des réseaux de transport.
1. Énergie : extraction d’énergies primaires et raffinage
L’énergie grise liée à la fabrication du carburant (extraction, transport, raffinage, distribution) représente environ 1/7ème de l’énergie consommée. Cela signifie qu’il faut ajouter 14.3% à la consommation d’un véhicule thermique, rien que pour l’énergie grise liée à la fabrication des carburants.
Énergie grise : consommation d’énergie grise
Selon certains auteurs, il faut 42kWh d’énergie grise (soit environ l’équivalent en énergie de 4,2 litres d’essence) pour produire 6 litres de gazole.
2. Construction routière : extraction de matières premières
En ce qui concerne les infrastructures routières (qui englobe l’extraction de matières premières et la construction des routes), l’énergie grise ne représenterait que 1/18ème de l’énergie consommée par le véhicule, soit une consommation à majorer de 6%.
3. Véhicules routiers : extraction de matières premières, fabrication, assemblage, recyclage et destruction
Selon une étude de l’ADEME, l’énergie grise d’un véhicule thermique serait évaluée à 20.800kWh et celle d’un véhicule électrique à 34.700kWh. Un véhicule électrique présente une énergie grise plus élevée à cause de la batterie et de l’électronique.
Type de voiture citadine | Production et recyclage | En utilisation | Total |
---|---|---|---|
Thermique | 6.7tCO2-éq | 26.5tCO2-éq | 33.2tCO2-éq |
Électrique | 10.2tCO2-éq | 2.1tCO2-éq | 12.3tCO2-éq |
Malgré son énergie grise supérieure de moitié, la voiture électrique émet au total trois fois moins de CO2 qu’une voiture thermique.
Énergie grise : véhicules individuels
La population utilise moins d’énergie pour se déplacer dans ses véhicules individuels qu’elle en consomme pour produire, vendre et acheminer les voitures, les trains ou les bus que nous utilisons.
4. Équipements : utilisation et maintenance
Il faut aussi tenir compte de l’énergie nécessaire aux études, au fonctionnement et à la maintenance des réseaux de transports, qu’ils soient routiers, ferroviaires ou aériens.
Comment limiter l’énergie grise ?

Utiliser des matériaux recyclables et des solutions durables

Utiliser des matériaux et des artisans régionaux

Entretenir ses appareils et ses objets pour qu’ils durent dans le temps

Ne pas jeter à outrance et privilégier la seconde main
Il existe des solutions pour réduire l’énergie grise comme : réduire sa consommation, réutiliser les produits ou encore les recycler.
1. Utiliser des matériaux recyclables et des solutions durables
Pour bien recycler, il faut y penser dès l’achat en favorisant les objets constitués de matériaux qui sont recyclables. Par exemple, le verre ou l’aluminium sont 100% recyclables, ce qui n’est pas le cas du plastique.
En recyclant les matériaux, on évite l’extraction ou l’utilisation de nouvelles ressources. Cela permet d’économiser de l’énergie grise et d’éviter de nouveaux rejets de gaz à effet de serre.
Énergie grise : recyclage d’un jean en coton
Recycler un jean en coton représente 98% de rejets de CO2 évités.
Il faut aussi favoriser les solutions durables. Il existe en effet des énergies propres comme les énergies renouvelables, qui ne produisent pas de déchets ni d’émissions de gaz à effet de serre.
Par exemple, pour se chauffer, il est intéressant de remplacer une ancienne chaudière à fioul (qui est très polluante) par une pompe à chaleur (plus performante et écologique).
2. Utiliser des matériaux et des artisans régionaux
Une grande partie de l’énergie grise peut être économisée en utilisant des matériaux et des artisans régionaux. Cette solution permet de limiter le transport des matériaux et des marchandises, tout en favorisant l’emploi localement. Des actions concrètes dans ce sens :
- Consommer local
- Manger des produits de saison
- Éviter les aliments transformés et déjà cuisinés
- Privilégier les aliments issus de l’agriculture biologique
Énergie grise : préparation des plats
Préparer soi-même ses plats permet d’éviter le transport d’aliments bruts jusqu’aux usines de transformation, puis le transport des plats préparés ou encore le maintien de la chaîne du froid qui est très gourmand en énergie.
3. Entretenir ses appareils et ses objets pour qu’ils durent dans le temps
La solution la plus efficace pour réduire l’énergie grise est tout simplement de réduire sa consommation.
Par exemple, au lieu d’acheter un nouveau smartphone, il est préférable de faire durer son téléphone actuel plus longtemps, et de faire réparer sa vitre si celle-ci est cassée. Réduire sa consommation permet de consommer moins de nouvelles ressources.
4. Ne pas jeter à outrance et privilégier la seconde main
Il est aussi possible de donner une deuxième vie à un produit en le réutilisant, plutôt que de le jeter. Par exemple, un pot de miel vide peut servir de boîte à repas. Voici quelques actions concrètes allant dans ce sens :
- Acheter d’occasion
- Éviter le gaspillage
- Faire du compost
- Boycotter les produits suremballés pour réduire ses déchets
- Mutualiser ses objets (voiture, appareil à raclette, machine à laver, etc.)
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Foire aux questions
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Le calcul de l’énergie grise prend en compte l’analyse du cycle complet de vie d’un produit : conception, extraction et transport des matières premières, transformation et fabrication du produit, commercialisation, usage et mise en œuvre, et enfin son recyclage éventuel.
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Pour la plupart des appareils électroniques, l’énergie grise est en moyenne trois fois plus importante que l’électricité qu’ils consommeront durant leur durée de vie (voilà pourquoi mieux vaut faire durer ces appareils).
Au contraire, les appareils électroménagers consomment environ 4 fois plus d’énergie au cours de leur vie que lors de leur fabrication. -
La consommation d’énergie grise est directement liée à l’émission de gaz à effet de serre (GES) comme le CO2 qui favorise le réchauffement climatique.
L’empreinte carbone permet de comparer l’impact écologique de produits comme des fraises, des habits ou des matériaux, en fonction des émissions de GES émises au cours de leur vie.
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