Pourquoi le prix de l’électricité augmente-t-il ?
Alors que la Russie a déclaré la guerre à l’Ukraine, la France a pris position et a condamné l’attitude du président russe avec des sanctions économiques. Si le commerce énergétique n’a pas cessé entièrement, la France a décidé d’importer moins d’énergie venant de son nouvel opposant. Conséquence : moins d’énergie et une inflation des prix.
Le gouvernement l’a annoncé, les factures d’électricité et de gaz vont grimper de manière important cet hiver pour les ménages français. Dépendant de la Russie sur le plan énergétique, la France a décidé de cesser l’importation de son principal fournisseur d’énergie et de gaz sur son territoire. Principale conséquence pour les utilisateurs : une inflation des prix jusqu’à 70%. Si ce conflit reste majeur, c’est surtout parce qu’il concerne deux principaux pays exportateurs d’énergie et de gaz en Europe. Bien que l’Ukraine ait décidé de prendre le relais et d’alimenter les pays de l’Union européenne depuis le mois de juillet, certains réseaux d’énergie ont été débranchés sur fonds d’inquiétudes sur la sécurité de différents sites et ont retardé la livraison d’énergie.
La Russie, une puissance énergétique
La Russie est la troisième puissance énergétique du monde. Elle est au deuxième rang des producteurs de gaz naturel et de pétrole, au quatrième rang des producteurs d’électricité. Les Russes sont les premiers exportateurs de gaz naturel au monde, ainsi que les deuxièmes exportateurs de pétrole.
La France fait face à d’autres problèmes
Mais le conflit au-delà des frontières de la France n’est pas la seule raison expliquant une hausse des prix de l’énergie et du gaz. Alors que le gouvernement français agit dans l’urgence pour trouver de nouveaux partenaires énergétiques (Espagne, Angleterre), 26 réacteurs nucléaires sont tout simplement indisponibles. Le Covid avait retardé la maintenance décennale des réacteurs et EDF a découvert l’hiver dernier plusieurs soucis majeurs et certains font face à des problèmes de corrosion. Détectés ou soupçonnés, les problèmes de corrosion ont un impact sur les soudures des coudes de tuyauteries d’injection de sécurité.
Ces dernières permettent de refroidir le réacteur en cas d’accident. Cette corrosion provoque de légères fissures qui peuvent s’avérer assez dangereuses. Le peu de production nucléaire d’EDF a également été l’un des facteurs majeurs de la hausse des prix de l’énergie. Evalué à moins de 100 euros l’année passée et à moins de 50 euros les années précédentes, le prix de l’électricité a battu de nouveaux records et a atteint plus de 1000 euros le mégawattheure.
Un climat politique défavorable au nucléaire
Au début du mois de septembre, le PDG d’EDF, Jean-Bernard Lévy, avait annoncé que « les chantiers liés à la corrosion avançaient à un bon rythme ». Selon lui, les réacteurs nucléaires devraient avoir repris leur production d’électricité durant cet hiver.
Des failles qui auraient pu être détectées bien assez tôt mais, le contexte politique de 2012 voulait une sortie nucléaire de la France. Aujourd’hui, la donne est bien différente et le nucléaire paraît comme une solution viable. Malgré une volonté de réduire le nucléaire, intronisée dans une loi en 2015, la France fait dorénavant volte-face et a décidé cette année de construire six nouveaux réacteurs de type EPR (Réacteur pressurisé européen). Conçu d’une collaboration franco-allemande dans les années 1990, ce réacteur a été développé pour une meilleure sécurité, plus compétitif et plus respectueux de l’environnement.
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